dimanche 15 juillet 2007

Gervais Mendo Ze: Ce qu'on n'a pas vu à la télé


Par Laurent Abah/ photos Victor Yene


En dix sept ans de “gouvernance”de la télévision nationale, l’on s’accorde à dire de Gervais Mendo Ze, qu’il l’a réveillée, remodelée en lui donnant une dimension résolument moderne. Mais une telle longévité à la tête du petit miroir cathodique, fleuron de tant de convoitises, exutoire au confluent des appétits contradictoires où venaient s’exposer tous les narcissismes, ne pouvait sans doute pas lui valoir que des couronnes de fleurs! L’homme a quitté ses fonctions au sommet de la tour d’aluminium de Mballa II et pourtant, autour du personnage, qu’est ce que l’on continue d’ergoter ! Mais, combien sont-ils à connaître ce grand commis de l’Etat aujourd’hui passé ministre de la République ? Combien sont-ils a avoir observé quelques réserves, au sujet de ce qui se disait du “bulldozer“ de management, sur qui circule encore un flamboyant chapelet d'anecdotes aussi croustillantes que sulfureuses ? Au contact de l’exégète de stylistique et de grammaire française, qui a fait de la dévotion à la Vierge Marie un secret d'intimité, Nyanga a découvert un personnage infiniment plus complexe.

Qu'importe les quolibets : le père de "Assimba","Souverain pontife" et autre " Mbamba esae " mène sa carrière et ses convictions comme on mène une quête intime. Avec le succès de ses créations musicales exécutées par son orchestre, " La voix du cénacle ", pas de tricherie possible. Même ses détracteurs sont entrés de façon bouleversante dans l'intimité de l'artiste pour faire la révérence au talent de ce compositeur de 63 ans. Dans son bureau du Ministère de la Communication, peuplé d'icônes miniatures dédiées à la sainte Vierge, plane comme l'ombre tutélaire de celle qui l'inspire. Toujours. Mais, quand on est quelqu'un qui à lui seul a justifié une augmentation de plus de 50% des ventes des journaux, chaque fois que sur les colonnes étaient distillés des cancans aussi légers qu'haineux ; quand on est au dégoût de quelques-uns, plus qu'omniprésent à l'antenne et inscrit dans une longévité au poste de DG qui a fait mentir plus d'un ; on peut comprendre sans le justifier, le ras-le-bol de certains Camerounais. Il était alors devenu une cible des aigreurs qu'il était bon de viser là ou ça fait mal.La modernisation de la CRTV à la tête de laquelle il arrive en 1988, après en avoir comme chargé de mission à la présidence, piloté le projet de création est son cheval de bataille. C'est l'histoire d'un coup de foudre avec le secteur privé. Le concept ? Trouver avec les hommes d'affaire florissants de l'heure (James Onobiono et bien d'autres), un axe de développement majeur à bénéfice réciproque. Peut être au carrefour des efforts que l'Etat n'aurait pas su faire tout seul. La recette ? Une stratégie du temps et des opportunités qu'il fallait savoir saisir. La botte secrète : être, selon son mot " un vrai homme de terrain " pour sauter toujours avant les autres, sur une idée dont on pressent le succès. Résultat des courses : l'émergence de complexes architecturaux de la CRTV à Douala, Buéa, Ebolowa, et Yaoundé avec, avant la féroce concurrence de l'heure, une offre de programmes tout aussi innovants. Si certains dans la " maison " n'ont pas franchement boudé leur plaisir à le voir " enfin débarqué ! ", d'autres, ne peuvent pas jurer la main sur le cœur n'avoir pas tiré quelques avantages en formation ou en amélioration sensible de revenus. Le " fonceur " lui, ne ménagera pas son génie artistique pour mettre au service de la production des fictions à succès telles " Boule de chagrins ", " La forêt illuminée ", " Japhet et Jinette ", " Le retraité " ou encore " le revenant " devenues des rendez-vous culte. Une démarche qui atteste d'une vision managériale qu'on dirait avant-gardiste, même si certains n'y voyaient que des formules savantes d'enrichissement personnel et une façon arrogante de tuer de la position dominante de monopole, le génie des autres créatifs en n'ouvrant pas l'antenne comme cela se fait ailleurs, à des producteurs indépendants.
controverses
Quand on le taquine sur l'idée d'avoir " officiellement "introduit la pratique du fameux " gombo ",objet du mémoire de l'étudiant Rodrigue Tueno de l'Esstic en 1996, sous le titre évocateur " Le quatrième pouvoir sous l'emprise du Capital ", il n'a qu'une réponse."Il n'y avait pas d'avantages des personnels qui n'aient été prévus et autorisés par le conseil d'administration " Et d'ajouter " il faut savoir donner aux gens ce qu'ils méritent. Je suis l'inventeur du "C40" un concept de production de richesse de l'entreprise qui par une plus grande force de travail devait dégager plus de bénéfices. Quoi de plus normal donc que ceux qui contribuent à produire puissent légalement jouir du fruit des efforts ainsi consentis ? ".....à suivre dans NYANGA MAG

2 commentaires:

magkoadeneuf a dit…

mag koa de neuf voudrai bien vous contacter : écrire à magkoadneuf@yahoo.fr

Colors In Yours Eyes a dit…

Bonjour,
je viens de découvrir votre blog. C'est une très belle initiative. Je suis moi-même une diplômée en communication qui crée et anime des blogs. Je pourrai vous aider à faire revivre le vôtre si vous le souhaitez.
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